Les bons coups de Grizou: comment l'attaquant français a pris sa revanche sur le sort
Homme du match, l’attaquant français a pris sa revanche sur le sort.
- Publié le 16-07-2018 à 11h26
- Mis à jour le 16-07-2018 à 11h27
Homme du match, l’attaquant français a pris sa revanche sur le sort. Des larmes sont de nouveau venues embrumer son regard, couler sur son visage. Si elles marquaient sa déception le 10 juillet 2016 après ce coup de poignard d’Eder, elles ont cette fois symbolisé cette joie ultime. Cette délivrance. Cet accomplissement aussi... sauf pour sa fille Mia, qui dans les bras de son papa semblait un peu perdue.
Il y a deux ans, Antoine Griezmann aurait pu tout gagner. Il avait tout perdu. La Ligue des Champions d’abord, quand il avait manqué un penalty lors du temps règlementaire contre le Real Madrid. L’Euro, donc, ensuite, quand il n’avait pas eu les jambes dans les arrêts de jeu pour reprendre la frappe d’André Pierre Gignac qui, dans les arrêts de jeu, s’était fracassé sur le poteau.
"Si je suis bien physiquement, je la mets au fond", avait encore soupiré en mars dernier l’attaquant dans les colonnes de L’Équipe. Signe que la cicatrice n’était pas totalement refermée. Elle l’est désormais grâce au doux baume de la victoire. Parce que deux ans après, le voilà qui a tout gagné. La finale de la Ligue Europa arrachée chez lui à Lyon contre Marseille. Cette Coupe du Monde merveilleuse ensuite.
Si le talent d’un joueur se mesure à sa ponctualité quand la route s’élève, alors Griezmann a bien grandi en vingt-quatre mois et fait partie des très grands.
Lui qui avait été décisif dans la conquête de la C3 s’est érigé comme l’homme de cette finale en étant impliqué dans les trois premiers buts français avec, dans l’ordre, ce coup franc parfaitement tiré et prolongé dans ses filets par Mandzukic, ce penalty frappé avec sang-froid, né d’un corner qu’il avait botté, et sa remise vers Pogba qui s’y est pris à deux fois.
Souriant, il s’en est amusé : "Sur mon coup-franc, le ballon partait vers le but. Je veux mon doublé, je vais parler à la Fifa."
Grizou ne sera pas le successeur de Zizou, toujours le seul Français à avoir marqué deux fois lors d’une finale de Coupe. Mais sa montée en puissance dans le tournoi rappelle celle de son aîné. L’exclusion en moins. Le travail défensif en plus.
Au moment de frapper son penalty, l’attaquant a "hésité à faire la panenka à la Zidane". Se contentant donc d’ouvrir son pied pour tromper Subasic pour donner corps "à son rêve, à son kiff".
Avouant ensuite cette petite anecdote qui en dit long : "Vendredi soir, on a fait un petit feu au camp de base. Il y avait pas mal de joueurs, on a parlé de tout, de nos rêves. De ce qu’on pouvait devenir." À savoir des champions du monde.